Manifeste d'une Seine réenchantée - Prospection urbaine et paysagère
La Seine a longtemps été le cœur de Paris, sa raison d’être ; l’endroit où l’on vivait ; celui où l’on se lavait, celui où l’on riait. Renouer avec la magie du passé tout en considérant les engagements futurs en matière de développement durable, tel est le rêve auquel donne naissance ce manifeste.
Une utopie réaliste qui transforme l’eau de la Seine pour la rendre propre à la baignade, faisant d’elle et de l’île Saint-Louis, la « Seine » publique de Demain.
La Seine Réenchantée, ce n’est pas un projet au-dessus de la Seine. Ce n’est pas un projet en-dessous de la Seine. Ce n’est pas un projet à côté de la Seine. C’est un projet dans la Seine. Dans l’eau. Sur l’eau. Il faut que la ville ait à nouveau les pieds mouillés, que les passants soient arrosés. Que les enfants jouent entre les bateaux. Que la Seine déborde de vie. Que la Seine déborde de son lit. Que l’eau rencontre la terre, la ville la rivière, l’homme un monde imaginaire.
En juin 2016, la Seine est sortie de son lit. Elle a envahi la ville. Elle était grande, elle était belle, elle était majestueuse. Elle s’imposait à nouveau aux yeux de ceux qui avaient fini par ne plus la voir. Magnifique et terrifiante, elle se donnait en spectacle. Pour la première fois depuis longtemps, elle montrait qu’elle pouvait changer de visage, ne plus ressembler à ce long fleuve tranquille que le temps a fini par sacraliser.
Alors qu’elle débordait, certains ont voulu s’y baigner, d’autres y pêcher, d’autres encore la dessiner ou simplement la regarder. Cette journée de juin où elle a atteint les 6,10 m, c’est tout Paris qu’on a retrouvé à ses côtés, c’est tout Paris qui l’admirait. En quelques heures à peine, elle avait transformé la ville. Elle était à nouveau la plus grande rue de Paris, ce spectacle stupéfiant captivant le moindre passant, fascinant même les enfants. Ce jour où elle a débordé, ceux qui ont croisé son regard ont cru rêver. Ce jour où elle a débordé, c’est tout un imaginaire qu’elle a réveillé.
C’est alors que le barrage flottant existant qui collecte les déchets en surface sous le pont d’Austerlitz devient le point de départ d’un projet qui purifie l’eau par les plantes, sur 750 m de long afin d’offrir la même distance de baignade naturelle dans le centre historique de Paris.